5ème, 6ème, CM2, humour, récit de vie, roman

Bzzz bzzz…

Roméo, le moustique sympathique, de Luc Blanvillain

Roméo, moustique sympathiqueMais qui donc s’est introduit chez notre vieille Camille ? C’est Roméo, le moustique sympathique ! Qui, de plus, sait parler l’humain ! Plus facile comme ça de lier conversation avec son hôte ! Tous les deux vont très bien s’entendre, regarder ensemble les séries télévisées, bien à l’abri derrière la moustiquaire qui les protège des intrus ! Pourtant, la vie d’un moustique domestique n’est pas toujours de tout repos : il faut composer avec la présence du chat, et de la chauve-souris du grenier… Et bientôt, avec l’arrivée de Clélia, la petite-fille de Camille et de ses parents.

Nous voici donc témoin du quotidien assez solitaire d’une vieille dame, de ses anciens amours et nouvelles amourettes, de la venue de sa fille, personnage hors-norme, véritable tornade qui chamboule tout sur son passage, de sa petite-fille qui vient pour quelques jours de vacances rompre la monotonie et d’un petit moustique, sympathique, romantique et un peu fainéant  qui essaie de survivre dans ce monde qui lui est si  hostile …

C’est frais et … sympathique. On apprend même des choses sur les moustiques qui nous les font voir d’un oeil nouveau : par exemple, les mâles ne piquent pas, ne font pas de bruit… Et on les trouverait presque… sympathique ! Les illustrations en noir et blanc qui parsèment et aèrent  le texte sont vraiment chouettes, à l’image de cette première de couverture qui donne le ton du livre. Un récit à la première personne qui donne enfin la parole à cet insecte mal-aimé !

 

3ème, 4ème, 5ème, apprentissage, récit de vie, roman

Tatie Hortense

Mythomamie, de Gwladys Constant

mythomamieAlphonsine a seize ans lorsqu’elle décide d’arrêter l’école, du  jour au lendemain… Mais sa tante Violette ne l’entend pas de cette oreille. Elle qui dirige une société d’aide à la personne compte bien lui faire comprendre que, finalement, le lycée, c’est pas si mal ! A elle la responsabilité des chiens à promener, à faire manger… Mais un jour, on lui confie une nouvelle mission : devenir l’aide à domicile de Mme Signol, une vieille peau surnommée Tatie Danielle, en référence à un film d’Etienne Chatiliez mettant en scène une vieille dame détestable qui en fait baver à son entourage.  C’est ainsi que commence une amitié hors du commun entre la redoutable octogénaire et la naïve jeune fille.

Une histoire rythmée, belle leçon d’amitié intergénérationnelle. La construction un peu fouillie du roman, qui ne respecte pas forcément la chronologie, est à l’image de la jeune fille, narratrice de l’histoire. Ca sonne vrai, c’est rigolo parfois, touchant à d’autres moments. On passe un bon moment. Ce duo totalement improbable où la plus délurée et la plus énergique n’est pas forcément celle que l’on croit nous emmène dans un tourbillon de vie à l’orée de la mort. Une belle façon d’aborder les relations intergénérationnelles, la vie, la vieillesse, les rencontres, l’amitié, la mort, la famille et surtout, le pouvoir de l’imagination ! On apprend même des petites choses, l’air de rien,  sur la mythologie et la littérature !

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maternelle

Trois jours en plus, de Rémi Courgeon

Touneuf est un jeune lièvre, qui, une fois l’école finie, court voir son arrière grand père Ordage et passe la fin d’après midi avec lui, à apprendre à jardiner. Mais, un jour que Touneuf demande à Ordage pourquoi il est si vieux, le vieux lièvre lui explique son secret de longévité : à chaque anniversaire, il demande à ses proches et amis trois jours de vie en plus. Et comme ceux-ci sont nombreux, il a gagné ainsi quelques années de vie. Mais, maintenant, ce qu’il souhaite, ce sont des DVD, des CD et des livres. Touneuf comprend que son arrière grand père ne veut plus courir après le temps et qu’il faut le laisser partir.

Un livre extraordinaire qui sait trouver le ton juste pour parler de la vieillesse et de la mort. Il aborde également les relations intergénérationnelles, la transmission des savoirs. Intelligent et sensible, ce livre touche le lecteur enfant comme adulte sans pour autant être trop dur. La mort d’une personne âgée est dans l’ordre des choses. Et le cycle de la vie reprend avec la naissance d’un petit frère qui apprendra bientôt à jardiner ! Les illustrations originales complètent agréablement cette belle histoire qui traite d’un sujet difficile à aborder avec les enfants. Mes compliments, M. Courgeon !

5ème, 6ème, Rallye lecture 6ème, récit de vie, roman

Amour, amour, je t'aime tant

Lettres d’amour de 0 à 10, de Susie Morgenstern

Ernest a 10 ans. Sa mère est morte à sa naissance et son père a disparu après l’enterrement. Sa grand-mère, Précieuse, l’a recueilli et l’élève aidée de la vieille Germaine. Sa vie est mortellement ennuyeuse mais il ne connaît pas autre chose et s’en accommode. La pomme du goûter, la soupe du soir, pas de sorties, pas de télévision. « Les dix ans de sa vie s’étaient passés sans courir, dans la quasi immobilité d’une vieillesse plus que précoce. » C’est un bon élève, taciturne, solitaire, mais beau ! Et la nouvelle élève, Victoire, n’est pas la seule à s’en être rendu compte ! Victoire habite dans une maison pleine de vie, entourée de ses 13 frères… Et la rencontre entre ces deux enfants que tout oppose va donner naissance à une amitié très forte et très belle. Mais comme si ce chamboulement dans sa vie ne suffisait pas, Ernest va dans un même temps faire la connaissance de son père, dans un magasin…. sur la couverture d’un livre….

Ce livre est très agréable à lire. Ce mélange d’ennui et d’effervescence est bien dosé. Une leçon de vie et d’optimisme : pour vivre heureux il faut vivre entouré des gens qu’on aime, et surtout, ne pas avoir peur de la vie et de tout ce qu’elle peut nous apporter. C’est aussi un livre sur l’acceptation de la différence et l’enrichissement que celle-ci peut apporter.

J’ai été étonnée par le fait que mes élèves, même bons lecteurs, n’aient pas forcément compris ce que signifiait le titre du livre par rapport à l’histoire. Je vais donc révéler ici quelques éléments qui ne devraient encore une fois n’être lu que par ceux qui ont fini le livre. Quelles sont ces lettres d’amour ? On ne le comprends qu’à la fin de l’histoire. Non pas celles qu’aurait pu écrire Victoire à Ernest ou Ernest à Victoire, non. Ce sont des lettres d’amour paternel. Le père d’Ernest l’a abandonné à sa naissance, croulant sous le poids d’une trop lourde responsabilité à porter après le décès de son épouse à la naissance d’Ernest. Il le confie alors à sa grand-mère. Rongé par le remord et par l’amour qu’il portait à ce fils qu’il ne connaissait pas, il lui a écrit chaque jour de sa vie, depuis la naissance jusqu’à ses 10 ans, âge de leurs retrouvailles. A 10 ans, Ernest reçoit donc de son père un gros carton rempli de lettres, de lettres d’amour de 0 à 10.